Cinq kilomètres plus loin, la route se perd dans les nuages d'un horizon très proche. Terrible impression de voir que l'on se jette dans la gueule du loup. Et le loup m'attend ! La pluie est violente, me donnant l'impression que de la grêle frappe mon dos et mes bras. Le vent est toujours pleine face et je ne peux lever la tête sous peine d'être cinglé par cette pluie violente. Mais qu'est-ce que je fais là ? [...]
Après quatre-vingts kilomètres, alors que les condi-tions météo sont toujours apocalyptiques, une voiture s'arrête à ma hauteur. A son bord, trois Kiwis me proposent de monter avec eux. Ils me disent que la prochaine ville est à cinquante kilomètres. Il n'est que 14h00. J'ai le temps d'y arriver, donc pas de souci. Je refuse leur invitation. Surpris, ils me laissent en me disant :
- You are a man mate ! (Tu es un homme mon pote !)
- Ben bien sûr !
Cela dit j'aurais dû réfléchir un peu plus à ma situation d'homme ! Je regarde la voiture s'éloigner et les conditions météo me ramènent à la réalité. Je passerai les prochains kilomètres à essayer de comprendre pourquoi j'ai refusé cette aide inespérée...
Extrait du livre Voyage du bout du monde, p. 116
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