« ... Je suis rentré dans une phase de biathlon. Vélo sur le plat et les descentes ; marche à pied dans les montées où je pousse mon vélo (je comprends mieux alors l'expression " pushing bike " qui veut dire " faire du vélo " en langage kiwi). Je parlemente avec mon genou. Il semble compréhensif et fera de son mieux pour se rétablir le plus rapidement possible. Je longe comme cela plusieurs lacs. Celui de Rotoiti, puis celui de Rotoehu, perdu dans le brouillard d'une fine pluie et dans lequel des cygnes noirs ajoutent une touche de mystère à ce tableau déjà très particulier... Tout au long du parcours, je peux également voir des Marae (habitations " tradition-nelles " maories servant de " salle de réunion " aux chefs de tribus), de quoi me familiariser un peu plus avec cette culture.

[...] Finalement j'arrive au camping, avec vue sur le lac Rotoma. Jan et Tony sont là pour m'accueillir. Ils m'atten-daient. Toni, du centre de don du sang de Tauranga, les avait appelés quelques jours avant pour savoir s'ils auraient une assiette et une casserole à me prêter pour faire ma popote. Jan, la patronne, lui avait répondu qu'elle mettrait à ma disposition une caravane avec tout ce qu'il fallait (toit compris), gratuitement. Le bonheur !

Jan me montre mon logement. Le paradis. La caravane est l'équivalent d'un hôtel trois étoiles pour le cyclovoyageur. Je savoure la gentillesse de ces Kiwis. Jan m'explique que le lac de Rotoma est un des moins pollués de la région de Rotorua. Alors que tous ses voisins sont en phase d'eutrophisation (asphyxie), celui-ci ne souffre pas trop de la pollution agricole et est relativement bien préser-vé. Elle continue en me disant que l'Etat prend peu à peu conscience du problème. Il est en train d'investir des millions pour sauver ses lacs, qui sont en danger de mort. La Nouvelle-Zélande, un pays écologiquement préservé par ses habitants… ... »