« ...
Le Mont Taranaki joue à cache-cache avec les nuages pendant plusieurs heures. Parfois, son sommet se dévoile, avant de disparaître de nouveau derrière un rideau blanc. Ces moments nous font saliver, mais l'espoir de le voir se retrouve emporté par la brume dans la minute qui suit... Finalement notre persévérance a raison des nuages. Ils abandonnent enfin le terrain, laissant apparaître ce magni-fique volcan. Nous voici au paradis ! Le volcan est parfait, comme je me l'étais imaginé dans le plus beau de mes rêves. Nous sommes euphoriques, envoûtés par la puis-sance de la montagne sculptée par le feu. Nous pourrions utiliser tous les superlatifs, aucun d'eux n'est assez puissant pour décrire ce que l'on ressent à cet instant. Magnifique ? Extraordinaire ? Bah, tous ces mots sont bien pâles compa-rés à la satisfaction que nous apporte le volcan. J'avais imaginé, avant de partir, prendre une photo de moi roulant sur un chemin avec tous mes bagages et un énorme volcan enneigé derrière. Photo que je voulais utiliser pour la couverture du livre… C'est chose faite ; la réalité a même dépassé le rêve !
La suite de la matinée est magique. Nous continuons le long du Mont Taranaki, toujours harcelés par les montées et les descentes. Mais notre regard ne cesse de se porter à notre gauche. Les jeux de lumière des nuages rendent la montagne différente à chaque coup de pédale, envoûtante, sensuelle... Nous voilà amoureux. Amoureux de ces routes, de cette campagne, de nos vélos, de l'aventure qui nous fait découvrir une nature d'une beauté et d'une force impressionnantes. ... »
Extrait du livre Voyage du bout du monde, p. 97
|