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2750 kilomètres à vélo en Nouvelle-Zélande -
magnifique route entre Whakatane et Gisborne.


« ... Je crois que si la route de la mort (en Bolivie) devait être en Nouvelle-Zélande, ce serait ici (même si celle-ci est beaucoup plus courte). Ce que je ressens est indescriptible. Autour de moi ce n'est que fougères géantes et forêt dense. Seul un chemin permet de pénétrer dans ce monde sauvage. Après six kilomètres, je découvre la première clôture, qui annonce également la fin de la montée. Et là, le décor est radicalement opposé. Soudain, le bush s'efface, laissant place à une vaste éclaircie parsemée de brebis. Je reste époustouflé, hagard devant ce tableau sorti de nulle part. La nature s'offre à moi sans pudeur et je suis ébloui par ce spectacle. Je reste de longues minutes à ne pas savoir où accrocher mon regard. Il me faut continuer. C'est avec les larmes aux yeux que je commence la descente, tranquillement, en me demandant ce que je fais là, au milieu de ces montagnes. Je longe une rivière qui ronge la terre par d'amples méandres, montrant que, si elle est calme en ce moment, elle doit être féroce en cas de fortes pluies. Peut-être aurai-je l'occasion de voir cette colère ; les nuages sont très bas aujourd'hui et donnent encore plus de volume à cette nature généreuse. Je suis seul, ou presque. Les agneaux appelant leurs mères me permettent de rester accroché à une réalité qui semble être fiction. Je lis un poème, dans lequel chaque coup de pédale me fait basculer d'un vers à un autre, d'un vert à un autre, où la ponctuation est marquée par le bêlement d'un agneau, où le voyage rime avec l'extraordinaire. Que la solitude est belle lorsque l'on est si bien accompagné par mère Nature... [...]

La suite du parcours n'est que bonheur, chaque virage a une saveur particulière et m'apporte une sensation diffé-rente. La Nouvelle-Zélande comme je l'attendais ! Je me faufile entre les croupes de verdure peuplées par les moutons. Je déguste un plat gastronomique constitué d'eau pure, d'herbe fraîche, de collines appétissantes sculptées par le passage répété des brebis. Un plat qui n'a pas de prix si ce n'est celui de l'effort. Ce que je ressens me transperce de bonheur. Le bonheur de la solitude, celui de vivre cette aventure, de découvrir la Nouvelle-Zélande sans paillettes ni artifices. Malgré toutes les galères que l'on peut avoir à vélo, ce sont ces moments-là qui vous font dire qu'il est le meilleur des compagnons et que les difficultés ne sont en fait que des moments précédant des instants de joie im-mense. Et, au final, il n'y a pas de galère à vélo, seulement des moments plus ou moins BIEN ! Que cette journée est belle. Je suis en symbiose parfaite avec l'environnement dans lequel j'évolue. Nous ne faisons qu'un. Je suis heureux. ... »


Extrait du livre Voyage du bout du monde, p 57
Extraits du livre du voyage à vélo en Nouvelle-Zélande

 Coromandel -  Rotorua -  Whakatane -  Ruahine 
 Wellington - Ruapehu -  Taranaki -  Te Kuiti -  épilogue 

Voyage du bout du monde

2750 kilomètres à vélo pour le don de sang.

Tour de Nouvelle-Zélande à vélo pour le don de sang