« ... La route jusqu'à Wellington est parfaitement plate. Je subis une autre crevaison (petit morceau de verre, pour ne pas changer). Caroline m'aide, une dernière fois, à réparer. Une dernière fois en effet, puisque nous nous séparons quelques kilomètres plus loin à Normandale. Elle ne va pas jusqu'à Wellington aujourd'hui car tous les backpakers doivent être complets, attendu que Wellington accueille les championnats du monde de course de montagne. Une grande compétition que j'essaierai de voir demain. Nous nous séparons donc ici, après avoir parcouru plus de 600 kilomètres ensemble. Cette rencontre fut très heureuse. Nous avons pédalé côte à côte pendant une semaine, depuis Gisborne. Nous avons partagé la pluie et le vent, les collines abruptes, les paysages magnifiques mais aussi nos cabines de camping, nos chambres de backpakers, nos radiateurs et nos crevaisons. Elle m'aura fait rêver avec ses récits d'outre-Atlantique. Elle m'aura appris à lutter contre le vent, à rester sur mon vélo coûte que coûte. Sa bonne humeur et son courage m'ont tellement apporté. Donnez-moi une pelle et une pioche et je vous construirai un monument à l'honneur de cette femme, à flanc de colline ! Elle n'aimerait pas ça… Nous nous séparons après une belle accolade. Merci pour tout Caroline, c'était un plaisir de rouler avec toi. Bonne continuation dans l'île du sud. Peut-être auras-tu la chance d'y revoir Christophe !

Je reprends mon vélo, déjà nostalgique de cette séparation. Le voyage est fait de rencontres, plus ou moins longues mais toujours trop courtes. Dès les premiers coups de pédale, Caroline me manque déjà. Me voilà de nouveau seul. J'arrive à Wellington. Je suis à mi-parcours. ... »